lundi 27 juin 2011

Les jeux vidéos en santé mentale

La pratique des jeux vidéos est controversée car elle peut susciter chez le joueur une dépendance, un comportement agressif, une désocialisation…

Cependant, certains psychologues et psychanalystes estiment que les jeux vidéo ont des effets thérapeutiques bénéfiques pour leurs patients, enfants ou adultes. Tisser une relation de confiance entre le thérapeute et le patient, recréer de l'estime de soi, faire parler l'enfant renfermé, ou bien accéder à une partie de l'inconscient…

François Lespinasse a été le premier psychologue en France à utiliser les jeux vidéo en thérapie, afin de faciliter la communication avec des enfants inhibés "Il faut les voir comme des enfants dans une bulle, mais avec des hublots. On ne va pas forcer l'ouverture de ces hublots, mais l'enfant peut décider de les ouvrir." Les jeux vidéo sont une manière d'y arriver et permettraient également de créer un lien et socialiser l'enfant replié. D’autres psychologues utilisaient cette thérapie à d’autres fins, par exemple pour « faire parler » le patient, pour qu’il affronte des représentations et pour accéder de manière détournée à son inconscient.

Mais attention, la prise en charge d’un patient ne peut être centrée sur l’utilisation unique de ce média qui doit être associée à d’autres occupations.

De plus, cette activité nécessite un cadre et des règles, afin que l’exercice soit efficace et prenne tout son sens ; Une durée, une fréquence et des horaires dans l’emploi du temps des patients doivent être prédéfinis. Cette activité est aussi souvent pratiquée en petits groupes, ce qui permet aux patients d’échanger entre eux et de créer un lien social.

Sources : « le Monde », jeuxvideo.com

mercredi 22 juin 2011

Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel

La MCRO a vu le jour il y a peu de temps. Elle permet de guider l’ergothérapeute lors de l’entretien avec le patient. Cette méthode est centrée sur le patient et permet de prendre en compte son projet de vie, ses attentes.
La MCRO met en avant 4 dimensions de la personne :
- spiritualité : quête de sens, valeurs fondamentales, objectifs de vie
- affective : monde émotif, sentiments et leur gestion
- cognitive : fonctions cérébrales
- physique : fonctions motrices et sensorielles
Son protocole implique 4 étapes consécutives :
Etape 1 : Identification des problèmes de rendement occupationnel dans 3 catégories :
Ø Soins personnels : habillage/repas/toilette, mobilité fonctionnelle, vie communautaire.
Ø Productivité : travail rémunéré ou non, gestion domestique, jeu/travail scolaire.
Ø Loisirs : loisirs tranquilles, loisirs actifs, socialisation.
Etape 2 : Evaluation de l’importance des activités :
Il est demandé au patient de coter sur une échelle de 1 à 10 l’importance qu’il accorde à chaque activité.
Etape 3 et 4 : Cotation – Evaluation initiale et réévaluation :
Confirmez avec le patient les 5 problèmes les plus importants. A l’aide d’échelles de cotation, demandez au patient de coter chaque problème en fonction de son rendement et de sa satisfaction, et calculez ensuite les scores totaux. Ils sont calculés en additionnant les scores de tous les problèmes du rendement ou de la satisfaction, divisé ensuite par le nombre de problème. Au moment de la réévaluation, le patient cote à nouveau chaque problème en fonction du rendement et de la satisfaction. Calculez les nouveaux scores et changer le score. Il y a donc un suivi de l’évolution du patient.
Ce modèle permet donc de définir clairement avec le patient ses principales difficultés. Ainsi nous pouvons orienter la prise en charge ergothérapique en fonction de ses attentes et en respectant son projet de vie.
La MCRO gagnerait à être davantage utilisée car c’est une mesure individualisée permettant de déceler les changements qui se produisent sur une période donnée et tels que perçus par les individus eux même concernant leurs problèmes de rendement occupationnel.

Traitement par imagerie mentale et miroir

Dans le cas d’un Syndrome Douloureux Régional Complexe :

Un moyen de restaurer une intégration normale des informations sensorielles et motrices pourrait être de «manipuler» les informations reçues par le cerveau.

Dans ce contexte, Moseley a conçu un programme de rééducation intensive appelé «programme d'imagerie motrice».

Ce programme est constitué de trois modules :

· Reconnaissance de latéralité

· Imagerie mentale

· Mouvements avec miroir.

Chaque module a une durée de deux semaines et les exercices sont réalisés quotidiennement à raison de dix minutes toutes les heures. Le matériel nécessaire est facile à réaliser. Après une période d'apprentissage, le sujet réalise les exercices à domicile. Une étude préliminaire a montré une évolution très favorable de la douleur, de l'œdème et des capacités fonctionnelles persistant six semaines après l'arrêt du traitement.

Le traitement par imagerie motrice peut être considéré comme une méthode élégante, peu coûteuse, non invasive et sans effet secondaire grave, susceptible d'apporter des améliorations cliniques significatives chez des patients souffrant de pathologies restant difficiles à traiter. Un autre avantage de cette méthode est qu'elle nécessite peu de supervision du patient, ce qui favorise une stratégie de gestion active des symptômes par ce dernier.

Deux hypothèses, à vérifier, peuvent être avancées pour expliquer ces résultats. La première fait appel au fait que les patients souffrant de SDRC ont tendance à exclure le membre atteint de leur schéma corporel. Le traitement par miroir, en focalisant l'attention sur le membre atteint, pourrait contribuer à inverser ce phénomène. La seconde se base sur la supposition que la thérapie par miroir restaure la congruence entre l'intention motrice et le feed-back visuel.

Cette thérapie peut également être utilisée chez le patient ayant eu un AVC ainsi que chez les patients amputés.

BIBLIO : http://therapiemiroir.e-monsite.com/rubrique,comment-pratiquer-la-therapie,78513.html

http://revue.medhyg.ch/print.php3?sid=33289b

Rééducation du membre supérieur par contrainte induite chez l’hémiplégique


Décrite dans les années 90 par E.Taub, cette nouvelle méthode de rééducation a fait l’objet d’études réalisées chez les primates. Ces études ont aboutit à la description des théories de non-utilisation acquise du membre supérieur lésé et de plasticité cérébrale induite par l’utilisation.

La méthode de rééducation par la contrainte (CIMT) associe le port d’une contrainte sur le membre supérieur sain 90% du temps d’éveil, à une rééducation intensive du membre supérieur parétique 6 heures par jour.

La mise en pratique de la CIMT est aujourd’hui limitée en raison de son côté contraignant pour les patients et les rééducateurs.

Cependant, les études cliniques ont montrés que cette technique améliore efficacement les capacités motrices et fonctionnelles du membre supérieur chez les patients hémiplégiques.

C’est pourquoi, de nombreuses variantes de la CIMT ont vus le jour en modifiant, soit le temps de port de la contrainte, soit le temps de rééducation.